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GROTTES AMENAGEES EN HABITATION NORD AGEN

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llESSAI D'INVENTAIRE

La bibliographie concernant l'architecture souterraine ancienne paraît peu importante. Un volume de la collection "que sais-je" en 1952 ayant pour auteur Edouard Utudjian, architecte, directeur de la revue "le monde souterrain", ne signale dans sa bibliographie sommaire relative à l'Evolution, l'historique et l'archéologie, que deux ouvrages. L'un concerne Paris, le deuxième est celui d'Adrien Blanchet : Les souterrains-refuges de la France.

Ce dernier contient une compilation d'apparence exhaustive pour l'époque, 1923, des textes touchant à la question, depuis l'antiquité. L'inventaire qui constitue la deuxième partie ne doit pas être exempt de lacunes et d'erreurs. (Un souterrain est attribué au Marmandais alors qu'il appartient incontestablement au Villeneuvois : souterrain à Cambes (de Pujols) puisqu'il est cité dans un Essai sur la baronnie de Pujols de l'Abbé Gerbeau.

L'auteur en avait d'ailleurs conscience puisqu'il signalait l'impossibilité assez fréquente de vérifier l'existence de refuges souterrains ayant fait l'objet d'articles précis. Pour le Lot-et-Garonne, il reprend, en l'abrégeant, la description du souterrain de Préceptis (commune de Pont-du-Casse) (ce souterrain était d'ailleurs minutieusement décrit par JF. Bourdon de Saint-Amans dans la douzième notice des Antiquités en 1859. L'emplacement de l'ouverture, fermée depuis longtemps n'est actuellement connue de personne ;  à la recherche de Résistants ou  d'armes, les Allemands ne purent la retrouver à l'automne 1943), présentée au Congrès d'Agen de 1901 par l'abbé Marboutin, pionnier avec Malbec, de la spéléologie en Lot-et-Garonne.

Dans la carte d'ensemble, notre département est mentionné avec ceux qui ont de 10 à 25 souterrains-refuges. La disproportion avec le Tarn et Garonne voisin est grande. Les cantons limitrophes de Montaigu-du-Quercy, Bourg-de-Visa, bien inventoriés par un archiviste Montalbanais, Devals, comptent à eux seuls plusieurs dizaines de grottes aménagées. Or, les limites administratives n'effacent pas les grandes ressemblances créées par la géologie et l'histoire. Ayant de grandes analogies avec les précédents, les cantons de Beauville, Puymirol, Agen (partie), Prayssas, Villeneuve-sur-Lot (partie), Laroque-Timbaut, Penne-d'Agenais, Tournon-d'Agenais devraient permettre au Lot-et-Garonne de figurer dans la même classe que le Tarn-et-Garonne. Il est vrai que les très courtes notices accompagnant les noms des localités dans l'Annuaire édité par l'Imprimerie Moderne d'Agen, apportent des indications complémentaires importantes.(Les notes de l'Archiviste Tholin, sur "Les Stations, Oppidum, Camps et Refuges" de 1877, signalent que dans un rayon de 15 à 20 km autour d'Agen, les vallées de la rive droite de la Garonne offrent à l'étude deux ou trois cents grottes creusées dans les roches dures").

Il faut remarquer aussi que l'auteur justifie le titre en spécifiant que son étude concerne exclusivement les souterrains-refuges caractérisés par le creusement entier de main d'homme dans des couches de terrain sans excavations naturelles. Mais ensuite, il annexe à son travail tout ce qu'il a pu découvrir, sur les habitations souterraines, même semi-troglodytiques. Pour le Nord-Agen, et plus particulièrement pour la commune de La Croix-Blanche, centre des présentes investigations, les refuges cités se trouvent dans les falaises calcaires, tenues pour roches dures.

L'objet du présent essai d'inventaire, assorti de quelques observations, ce sont les grottes (las crozos) plus ou moins aménagées, ayant servi d'habitation de façon intermittente, mais aussi vraisemblablement de façon prolongée. Elles vont de la chambre unique, isolée, du moins apparemment (exemple : Castillou, connue grâce à l'écroulement récent d'un toit de grange abandonnée) à l'appartement subdivisé en plusieurs pièces ou cellules : elles combinent aussi les deux aspects précédents, sur le même plan ou à des étages différents ; elles constituent encore des groupements dans le fond courbe sur les versants des vallons et sous-vallons, dont les pentes déjà fortes sont terminées en falaises de deux à trente mètres, ces groupements semblent même s'articuler entre eux  (promontoire de Vitrac face au vallon d'Estélès ; La Garde face à la Combe Piot ; Préceptis, Castagné face à la Calverie, Artigues).

Entre le Lot et la Garonne, des hauteurs dominant Aiguillon, au confluent du fleuve et de son grand affluent, aux sources des Séounes et du Boudouyssou, le pays des "Serres" semblait prédestiné à la sauvegarde des populations aux époques difficiles. L'extrême morcellement des vallées et sous-vallées, des vallons et sous-vallons procure, à lui seul, de grandes possibilités pour se cacher rapidement en décourageant les recherches des "étrangers" au pays. Certaines cartes rendent bien compte de cette infinie subdivision en feuille de fougère : ancienne carte du Service Géographique de l'Armée aux deux cent millième, carte géologique d'Agen. Malgré la stérilité de certaines pentes ou de certaines "plaines" (parties planes ou légèrement mamelonnées vers 200 mètres d'altitude), il faut ajouter le boisement général recéleur de gibier et de champignons. Les sources, toujours très proches, parfois dans les grottes elles-mêmes (Pech de la Peyre, Castagné), parfois très abondantes, rendaient cultivables les fonds des thalvegs.






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