Longnon a été le premier à signaler l'existence du lieu dit Mendosse en Lot-et-Garonne (commune d'Estillac, canton de Laplume, arrondissement d'Agen) et il devait ce renseignement à l'obligeance de Bonnat, archiviste de Lot-et-Garonne. Il rattachait ce mot à Mendousse, commune des Basses-Pyrénées, commune de Burosse-Mendousse, attesté au 11ème siècle (Mendiocça) et il reconnaissait dans le premier terme de cette forme le mot basque "mendi" (montagne). Des noms de lieu d'origine basque lui apparaissaient comme des témoignages irrécusables de la colonisation vasconne du 7ème siècle.
Marcel Gouron, dans la Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, proposait à l'attention des spécialistes, le lieu dit Mendoce en Gironde et faisait remarquer que "l'endroit de la Gironde ainsi dénommé est une assez haute colline, près de Roque de Thau, but de promenade dominicale pour les Bordelais".
Il semble que Bonnat, informateur de Longnon, ait tiré son renseignement de l'Atlas cantonal de Lot-et-Garonne, canton de Laplume, 2ème édition, 1880) où le lieu dit est orthographié Mendosse.
C'est le seul document où se trouve une telle graphie. En effet, dans la carte de la commune d'Estillac (1860 environ), le même lieu dit est orthographié Mandosse.
Dans un arpentement de la communauté d'Estillac, exécuté par Castaing, notaire royal, arpenteur-juré, et remis le dix septième juillet mil sept cent quatre vingt cinq, sont recensées toutes les terres de la communauté d'Estillac. Bien que les terres de Mandosse n'en fissent point partie puisque elles dépendaient de la juridiction du Buscon, des habitants du Buscon, néanmoins, possédaient des terres à Estillac. Ainsi, parmi les forains du Buscon figurent : Jean Baptiste Camicas à Mandosse en le Buscon et Pierre Duffaut dit Larromet à Mandosse.
Dans le dossier Tholin (Archives départementales du Lot-et-Garonne), Tholin est un ancien archiv iste qui a publié une brochure sur le château d'Estillac et où se trouve la photocopie d'une page d'un ancien livre terrier. On peut y lire :
"5 - Une pièce de terre appartenant à Jean Buston, reconnue par ledit Ramond Manhan en 1493 devant Molard, notaire, plus reconnue par Ondet Camicas Mandosse en 1618 devant Devezis, notaire. Plus reconnue le 18 mars 1759, devant Rouzier, notaire".
Voici donc trois attestations du mot Mandosse à des époques différentes, mais ne remontant pas au delà du 17ème siècle, en admettant que dans l'acte passé par Ondet Camicas en 1618, devant Devezis, notaire, le mot Mandosse est bien orthographié comme sur le livre terrier du 18ème siècle.
La carte de Belleyme n'a pas été gravée pour la région d'Agen et M. R. Lafon signale que sur cette carte, le lieu dit de la Gironde s'écrit Mandosse (Réf "La Dordogne et sa région"). Il y a donc identité de graphie pour ces deux lieux.
Peut-être le mot Mandosse figure-t-il dans une graphie du 13ème siècle, dans les documents suivants que nous n'avons pu retrouver ?
