Le paon est un oiseau majestueux aux couleurs fascinantes. On attribuait au mâle un pouvoir hypnotique. On aimait à dire que lorsqu'il faisait la roue, il déployait une multitude de taches colorées qui subjuguaient la femelle.
Son aspect esthétique constitue une raison suffisante pour le trouver dans les manuscrits.
En regardant avec attention les paons représentés dans les manuscrits, on remarque que seuls les mâles sont dessinés. Le mâle possède une parure bien plus belle avec sa traîne de plumes et sa crête.
Le "Lectionnaire Lovell" qui fut composé en 1400, raconte la légende suivante :
A l'origine on racontait que le paon possédait de magnifiques couleurs et un plumage de seigneur. En se promenant, il pouvait se voir et se réjouissait grandement de sa fière allure. Mais lorsqu'il vit ses pattes, il se mit à pousser un cri perçant, car elles déparaient sa suprême beauté. Cette légende fut abandonnée dans les bestiaires ultérieurs.
Hugues de Saint Victor, théologien français qui vécut au 12ème siècle, développe longuement le symbolisme du paon sous un angle religieux.
"Le paon a la voix perçante d'un prédicateur qui menace les pêcheurs du feu inextinguible de l'enfer. Le paon a la tête d'un serpent qui se tient sur ses gardes. La poitrine du paon à la couleur du saphir se réfère dans l'esprit de l'homme au désir du ciel. Les plumes rouges signifient l'amour de la contemplation. La queue signifie l'éternité de la vie future. La variété des couleurs désigne la diversité des vertus".