Dans de nombreux ouvrages médiévaux, le corbeau est présenté comme un oiseau de mauvais augure. On le voit souvent se livrant à sa tâche de charognard, ce qui n'en fait pas un oiseau très aimé. Son cri désagréable et la noirceur de son plumage l'ont toujours fait associer à des personnages inquiétants et peu sympathiques, comme les employés des pompes funèbres, surnommés, "corbeaux" au 19ème siècle.
Sa réputation de malfaisance subsiste dans notre vocabulaire actuel, lorsque nous désignons l'auteur de lettres anonymes par le terme de corbeau.
Ce bas d'enluminure de bas de page de ce psautier du Moyen-Age, représente à gauche un corbeau s'attaquant au cheval blessé par le griffon que le chevalier combat.
La Bible considère différents aspects négatifs de cet oiseau : sa couleur noire évoque les ténèbres ; son croassement est lugubre ; sa nourriture se compose de charogne ; son habitat dans les villes dévastées en fait un oiseau de mauvais augure.
Cet oiseau est le symbole du pécheur qui, au lieu de revenir au calme dans l'Eglise, préfère demeurer dans le tumulte du monde.
Il est aussi le symbole du démon qui commence par aveugler sa proie. Hugues de Saint Victor précise : "Le corbeau, c'est le diable qui commence par aveugler l'homme charnel pour le priver du discernement".
Mais la Genèse en parle aussi dans l'épisode de Noé, qui envoya un corbeau au bout de quarante jours pour s'assurer de la fin du Déluge. Celui-ci ne fit qu'aller et venir jusqu'à ce que les eaux eussent laissé la terre à sec.