Le dragon appartient incontestablement au domaine du mal. Il fut largement représenté sous de nombreuses formes, mais on le trouve généralement ailé, le corps recouvert de larges écailles, muni d'une queue rappelant celle du serpent, la tête surmontée de cornes, sa large gueule aux crocs acérés crachant du feu. Sa queue est une arme puissante, dotée d'un dard empoisonné. Les méandres qu'elle décrit s'interprètent comme autant de pièges sur le chemin menant au Paradis. Le dragon symbolise donc le péché et l'hérésie et les artistes du Moyen Age ont souvent représenté Saint Michel ou Saint Georges livrant bataille contre cet ennemi du bien, dont la gueule enflammée représente l'enfer.
Sur cette enluminure on peut voir Saint Georges, saint martyr au 4ème siècle, patron de l'Angleterre et des cavaliers, terrasser un dragon.
Pline l'Ancien, écrivain latin du 1er siècle de notre ère, dans son ouvrage "Inventorum Natura" parle ainsi des dragons qu'il appelle orientaux :
"Une grande variété de dragons vivent en Chine, dans les rivières, les montagnes et les cieux. Certains atteignent des proportions tellement gigantesques qu'ils sont capables de grands ravages".
"Les Chinois croient qu'ils ont des pouvoirs magiques et qu'ils peuvent apparaître et disparaître à volonté. On croit que les dents, les os et la salive du dragon ont des qualités médicinales".
A propos des dragons occidentaux, Pline insiste sur les pouvoirs médicinaux accordés à certaines parties du corps du dragon :
"Le dragon est un grand serpent qui a des griffes et des ailes. Son souffle est si chaud qu'il peut provoquer un incendie. On utilise de nombreuses parties du corps du dragon pour préparer des remèdes , c'est ainsi qu'un onguent à base d'yeux de dragon et de miel protège des cauchemars, que la graisse et le coeur assemblés dans la peau d'un cerf et attachés en haut du bras assurent la victoire dans les procès".